Chronique – L’Ogresse et les orphelins de Kelly Barnhill
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue pour une nouvelle chronique littéraire dans Voyage dans l’Imaginaire. Et aujourd’hui, je vous emmène entre les pages du roman L’ogresse et les orphelins de Kelly Barnhill.
Tout se déroule dans la ville de Pierre-dans-la-Vallée qui était un lieu charmant, plein de vie et d’amour. Une ville progressivement frappée par des désastres qui vont peser sur les habitants, au point que ceux-ci vont arrêter de se faire confiance, de s’entraider, de s’écouter.
Alors qu’une ogresse s’installe en ville et qu’une orpheline disparaît, tout porte à croire que l’arrivée de ce monstre provoque les catastrophes. Gage aux orphelins de trouver le moyen de convaincre les adultes tout en démasquant le vrai coupable.
Que dire de ce livre, tant il y aurait à dire. En un peu plus de 400 pages, Kelly Barnhill impose un scénario terriblement efficace sous la forme d’un puzzle. Ici, on ne prend pas le lecteur pour un débile, et il vous faudra vous armer de patience pour reconstituer petit à petit l’intrigue de l’histoire. Mais c’est ce qui fait la force du récit. Composé de courts chapitres, ici les choses avancent progressivement. On alterne entre l’ogresse, les orphelins et tant d’autres personnages. Chacun à sa place dans cette partition riche qui se conclut en beauté dans les derniers chapitres. Rien n’est laissé au hasard.
J’ai retrouvé tant de thématiques que j’aime dans mes lectures. Déjà, les protagonistes principaux sont des enfants, de surcroit des orphelins qui peinent à se faire entendre d’adultes déconnectés de la réalité. Des adultes parfois butés dans leur vision, à tel point qu’il faudra garder son sang-froid tant on a envie d’hurler notre désarroi face à certaines situations décrites dans le livre. Ça sonne un peu comme les orphelins Baudelaire, n’est-ce pas ?
La thématique de l’émerveillement est également présente. Puisque rien n’est dû au hasard, même la moindre pierre ou arbre peut avoir son importance dans le récit. Kelly Barnhill nous rappelle qu’il ne suffit pas de bâtir un large monde. Parfois, tout peut se dérouler dans une même ville, sans que l’on ne s’ennuie le moins du monde. La profondeur du récit peut compenser le reste.
Tous ces petits détails soignés, mis bout à bout font de cette lecture l’une des plus riches et intenses que j’ai pu avoir cette année. Je peux même vous avouer que c’est mon plus gros coup de cœur de 2022.
Vous avez aimé ? Alors foncez, ça s’appelle L’ogresse et les orphelins et c’est édité aux éditions Anne Carrière.
A bientôt pour une prochaine chronique dans Voyage dans l’Imaginaire.
- Animation: Jordan Basnier
- Technique:
- Format(s): Talk-Show
- Thématiques: Littérature